Atlantic City, New Jersey

Les 13, 14 et 15 Juin 2014

Distance parcourue : 44 milles nautiques

Temps : 7,5 heures

Nous avons dû attendre pendant 3 jours à Cape May avant que le vent ne se décide à souffler en direction du sud pour nous permettre de repartir vers le nord. Il était temps. 

Nous avons levé l'ancre et nous nous sommes engagés dans l'inlet pour pouvoir atteindre la mer. Rendus au bout de la jetée, il nous était impossible de voir à plus de 4 pieds devant nous. Un épais brouillard dansait sur la mer. Le goût de partir dans ces conditions est soudainement disparu. 

Nous sommes donc revenus dans la baie où nous avons croisé un autre voilier qui se dirigeait vers l’inlet. 

J’ai alors lancé à mon capitaine : « Té fait fort alors vas-y mon Gérard ! ». Une phrase qu’employait Gérard dans le film Québécois « Cruising bar » pour attirer la sympathie de ses conquêtes. 

Nous avons fait demi-tour et nous nous sommes engagés de nouveau vers l’inlet. Nous avons suivi le voilier « Merlin » durant un court moment. Nous l’avons rapidement dépassé car le brouillard se dissipait de plus en plus et nous roulions plus rapidement que lui. Nous avons gardé un contact radio tout au long de la journée de navigation. 

Nous avons subi une houle de 3 pieds aux 4 secondes. Le vent forcit durant les 2 dernières heures précédant notre arrivée. Nous avions alors un vent de travers de 19 nœuds. 

C'est à ce moment que des agents de la « US Coast Guard » nous ont interrogés via la VHF. Nous venions de changer de cap pour nous diriger vers Atlantic City et nous avions des vagues de 6 pieds dans le nez et des articles non sécurisés tombaient dans le bateau. Ils ont très mal choisi leur moment pour nous questionner. Ils étaient à bord d’un gros bateau à moteur. Ils désiraient savoir, d’où nous venions, où nous allions, le nombre de personnes à bord, les noms et si nous avions tous les papiers requis. Ils ont terminés leur interrogatoire en nous disant qu’ils repasseraient nous voir. 

Nous n’étions pas arrêtés à Atlantic City au cours de l’automne dernier. Nous avions fait le trajet à partir de Sandy Hook jusqu’à Cape May d’un seul trait. C'était notre première expérience de navigation en mer et également notre première nuit en mer. Voir l'article "Nuit blanche en mer" rédigé en octobre 2013.

Nous n’avions pas de grandes attentes envers Atlantic City. Nous avons choisi de nous y arrêter pour une période de 3 jours car nous avions besoin d'un endroit pour nous protéger du prochain front froid. Nous avons choisi un mouillage à droite de l’inlet du côté de la ville de Brigantine. Pour s’y rendre nous devions emprunter un passage très étroit, très peu profond et avec beaucoup de courant. 

Nous sommes arrivés 4 bateaux en même temps devant ce passage. Nous avons demandé aux deux bateaux à moteur de passer les premiers puisque leurs tirants d'eau étaient plus faibles que le nôtre et de nous faire connaître, via la VHF, la profondeur de l’eau à mesure qu’ils avançaient. Nous les suivions de près, trop près. Ils ne roulaient pas assez vite alors comme il y a avait beaucoup de courant, notre bateau a été entraîné vers la gauche et il s'est enlisé. Nous avons réussi à déprendre le bateau et nous avons dû retourner dans l’inlet pour ensuite retenter de traverser le passage. La 2e fois, nous avons réussi. 

Atlantic City est la 2^e ville de jeu après Las Vegas. Les vacanciers l’apprécient principalement pour ses 12 casinos et pour ses longues plages. 

Le lendemain, nous avons descendu le « dinghy » et nous sommes partis explorer les environs. 

Nous nous sommes arrêtés à « Brigantine Cove ». C’est une plage nichée entre l'île de Brigantine et Atlantic City. Elle est accessible en 4 X 4 à partir de Brigantine ou par bateau. L'anse est une plage populaire où les familles passent les jours d'été à jouer à des jeux de plage, à nager, à pêcher et à faire du jet-ski. Plusieurs personnes apportent leur barbecue pour y préparer leurs grillades. Il y a aussi sur place un bateau vendant des hot-dogs, des hamburgers, des glaces etc. Nous avions l’impression d’être au beau milieu du « tailgate » du Rouge et Or de l’Université Laval. 

Nous sommes remontés à bord de notre « dinghy » pour traverser l’inlet malgré le fort courant et nous avons garé notre « char » à une marina. Quatre heures gratuites sont accordées pour nous permettre de nous promener à travers un site composé de boutiques, de restaurants et d'un aquarium. 

Nous avons rapidement pris la fuite pour embarquer à bord d’un autobus de ville pour nous permettre de nous rendre au centre-ville d’Atlantic City. C'est là que l'on retrouve la plupart des casinos, un centre de divertissement pour la famille, les plages ainsi qu'une promenade qui s’allonge sur 7 km bordées de boutiques et de bars. 

Nous sommes retournés à la marina par autobus. Nous avons marchés au travers d'un site aménagé pour un spectacle en plein air. Les spectateurs étaient vraiment bien installés pour y passer la journée et la soirée. Il est permis d’apporter : abri de jardin, parasol, chaises, barbecue, boisson et nourriture selon les zones délimitées sur le site. Crime que serait agréable de faire la même chose sur les plaines d’Abraham lors du festival d’été!!!! Je suis réaliste. Il est impossible de reproduire la même chose avec la marée de festivaliers sur les plaines d'Abraham mais ce serait le fun pareille.

Le lendemain, nous sommes allés à l’épicerie se trouvant au fond de la baie de Brigantine. Nous devions enjamber un muret de ciment. Encore une fois, je suis contente d’avoir hérité de longues jambes (pas aussi longues que celles de Céline Dion quand même) mais ça ne m’empêche pas de me faire des bleus. 

Le dimanche, le jour de la fête des pères, un nombre incalculable de conducteurs de motomarines se sont amusés à faire du slalom à grande vitesse entre les bateaux ancrés dans la baie.

Nous sommes conscients qu’ils sont chez eux mais lorsqu’une jeune fille à bord de l’une des motomarines est passée trop près d’un des bateaux et qu’elle ne semblait pas être en parfait contrôle avec le véhicule nautique c'est alors que j’ai décidé d’intervenir en faisant des signes de se tenir plus loin. 

Les raisons de mon intervention étaient que la jeune fille risquait de se blesser et qu'elle risquait également d'endommager un des bateaux. C'est alors qu'un homme plus âgé à la longue chevelure est venu tout près de nous à bord de sa motomarine. Je tentais de lui expliquer qu'ils pouvaient continuer à s'amuser mais de le faire un peu plus loin. Il ne voulait rien entendre, il ne m'écoutait pas. Je ne parle pas parfaitement l'anglais en plus, j'ai un accent du Lac St-Jean mais quand même. Il nous avisa que nous n’étions pas chez nous et que si nous n’étions pas contents, nous n’avions qu’à contacter la police. Curieusement, en soirée, un policier à bord d'un bateau est passé dans le coin et il semblait prendre des notes. 

Demain matin, nous quitterons cette baie où nous ne semblons pas être les bienvenus.

Ah oui, les agents de la « US Coast Guard » ne sont jamais passés nous voir.